On a tendance à vouloir montrer le fruit de ses efforts le plus tôt possible. C’est un réflexe humain. Toutefois, bâcler la présentation des résultats d’une étude, même si cette dernière est rondement menée, c’est prendre le risque de réduire son travail à néant et de ne susciter qu’une petite fraction de l’engouement escompté. En effet, devant la complexité de certaines données, la contradiction de certains résultats et l’ambiguïté de certaines conclusions, il est nécessaire d’avoir du recul et d’engager une véritable réflexion pour vulgariser au maximum sans pour autant perdre en justesse et en rigueur. Des pictogrammes biens pensés, des graphiques pertinents, une « orientation » et un sens de la lecture qui favorisent l’expérience du lecteur sont des préalables indispensables à la réussite de l’infographie.
Vous avez mené une étude approfondie sur un aspect intéressant de votre métier ? Vous avez investi pour mener une enquête à propos d’un sujet qui intéresse fortement vos buyer personas dans une approche Inbound Marketing ? Félicitations ! Vous allez pouvoir capitaliser sur les résultats pour générer un trafic qualifié et de qualité qui ne demande qu’à être converti ! Toutefois, aboutir à des résultats intéressants n’est pas forcément synonyme de la réussite de votre campagne Inbound. En effet, de nombreux travaux de qualité ne suscitent pas l’engouement qu’ils devraient pour une simple raison : ils pêchent par une présentation alambiquée, compliquée, peu intuitive. C’est un scénario que connaissent les professeurs du supérieur : de nombreux mémoires de fin d’étude aboutissent à des conclusions intéressantes qui apportent une véritable valeur ajoutée académique à la discipline. Pourtant, certains de ces travaux peinent à susciter l’intérêt du jury ou de l’assistance lorsque la présentation .PPT n’a pas réussi à vulgariser les résultats et à présenter les conclusions les plus « parlantes ». En somme, plutôt que de présenter les conclusions de votre étude en forme brute ou en article littéraire qui noierait les résultats sous une forme textuelle encombrée et encombrante, optez pour le mode de monstration le plus eye-friendly : l’infographie. Une image en plusieurs séquences bien pensées, illustrées avec goût et qui mobilise les bons outils sera non seulement un excellent moyen de « vendre » votre travail, mais aussi et surtout la garantie d’une certaine viralité sur le web : les différents acteurs du secteur d’activité concerné partageront votre travail en masse. D’un autre côté, l’infographie jouera le rôle du facilitateur si votre objectif est de présenter les résultats d’un travail interne que vous présenterez devant vos équipes ou vos supérieurs. Si l’intérêt de l’infographie pour présenter les résultats de ses études est finalement assez évident, la démarche à suivre pour réussir cet objectif mérite un papier de synthèse. C’est parti !
Prendre le temps pour gagner du temps
Le jargon de l’infographie
En fonction des résultats que vous souhaitez mettre en lumière dans votre présentation, vous allez devoir recourir à des outils spécifiques.
Les questions à double choix
Destinées à représenter une tendance entre deux choix, ce type de question ouvre sur un pourcentage. On pourra alors opter pour deux types de schémas :
Les données sur zone géographique
Lorsque votre étude s’étend sur une large zone géographique, le mieux reste encore de présenter une carte des villes, régions, pays ou continents concernées et d’opter pour un dégradé de couleur qui s’accentue au fur et à mesure que l’intensité de la tendance s’accentue également.
Les tendances temporelles
Les courbes sont le meilleur moyen de montrer la volatilité ou la linéarité d’une tendance dans le temps. En fonction du nombre de données en jeu, vous pourrez utiliser :
Mesure de la satisfaction
Pour présenter les résultats d’une question donc la somme des réponses équivaut à 100%, préférez un graphe en camembert ou, plus tendance, en donut !
Comparer des proportions
Lorsque vous souhaitez comparer des entités qui elles-mêmes sont composées de sous-entités qu’il serait intéressant de comparer, l’histogramme empilé est la meilleure option. C’est par exemple le cas de la comparaison des chiffres d’affaires annuels qui, eux-mêmes, comptent entre autres des sous-entités comme le résultat net, l’EBE (excédent brut d’exploitation), la valeur ajoutée, etc. Ce type de graphique permet non seulement de révéler un total relevé au fil du temps par exemple, mais également ce qui le compose. Il pourra alors soutenir l’importance accordée à telle ou telle part de votre activité, tout en facilitant la compréhension et la visibilité globale.
Le "clair" plutôt que le "beau"
Plus les données mises en lumière sont variés et/ou complexes, plus votre infographie devra être correctement présentée. Bien sûr, optez pour les couleurs de votre charte graphique et privilégiez la lisibilité au style. Souvent, c’est la volonté de proposer quelque chose de « beau » qui motive l’instigateur de l’infographie. Vous allez devoir vous affranchir de cette approche pour proposer quelque chose de clair et de concis, dans la mesure du possible. Toujours dans cette optique d’être compris le plus vite possible, n’hésitez pas à segmenter votre infographie en plusieurs sections ou séquences pour regrouper dans une même section les résultats qui partagent un sens commun.
Pour résumer…
Notons bien qu’il n’y a pas de recette miracle pour réussir son infographie, si ce n’est de garder en permanence ce souci de clarté. Ne surchargez pas votre présentation, tenez-vous à une ligne éditoriale précise et n’hésitez pas à mentionner les sources où votre audience pourra trouver des informations complémentaires. Restez simple quelle que soit la complexité des résultats que vous présentez. Evitez autant que possible le parasitage de vos divers schémas et graphiques et assurez-vous à chaque fois d’avoir formulé vos résultats de la manière la plus simple possible. Testez votre infographie avant de la présenter pour éviter les erreurs de compréhension qui vous auront échappées.